forêts et étanges

    autour de moret

8 avril

Maison Paul-Louis Weiller

Cette maison s'élève sur un îlot du Loing, à l'emplacement du moulin Provencher reconstruit vers 1880. Sisley a reproduit ce moulin à de nombreuses reprises, avec la galerie qui le reliait au pont. Incendié le 24 août 1944 par les troupes allemandes en retraite, ses ruines sont rachetées par l'industriel Paul-Louis Weiller, ingénieur, pionnier de l'industrie aéronautique et membre de l'Institut. La maison de ce dernier est également reliée au pont.

Porte de Samois

D'abord appelé porte de Paris, cet ouvrage commande l'accès à la ville ancienne par l'ouest. Comme son homologue la porte de Bourgogne, postée à l'est, elle est formée d'une tour carrée flanquée vers l'extérieur de deux imposants contreforts, qui portent chacun une tourelle en encorbellement. Elle est percée de deux arcs en plein cintre, entre lesquels coulissait la herse. Une porte de madriers à deux vantaux complétait le dispositif de sécurité. L'écusson placé au-dessus des meurtrières, probablement martelé pendant la Révolution, est datable du XVe siècle. Il était peut-être aux armes de France, rappelant ainsi les travaux menés sous Charles VII pour renforcer les défenses. Le passage pour piétons est ouvert dans la courtine à l'époque moderne.

Maison Raccolet

Cette maison « gothique », pastiche du XVe siècle, révèle l'art d'un compagnon du Tour de France : fines sculptures des montants du pan de bois, fenêtres à meneaux, oriel en forme d'échauguette et balcon du second étage. Elle est l'œuvre et la demeure de Pierre Raccolet. L'idée lui en vient au cours d'une visite des anciens quartiers de Rouen. Il rend hommage aux autres corps de métier sur la sablière du rez-de-chaussée en sculptant trois figurines : le maçon, le menuisier et le forgeron.

Galerie de l’hôtel Chabouillé

La profusion des ornements, frises, arabesques, pilastres et festons, médaillons et panneaux, et l'exubérance des détails rattachent cet édifice à la première Renaissance. Elle est construite par Nicolas Chabouillé, riche fonctionnaire royal, dont la devise est inscrite sur l'entablement supérieur : « Qui scit frenare linguam sensumque domare fortior est qui frangit viribus urbes », c'est-à-dire « Celui qui sait réfréner sa langue et dominer ses sens est plus fort que celui qui s'empare des villes par la force ». En 1822, un colonel de cavalerie de passage à Moret-sur-Loing découvre cette maison et l'achète. Une fois démontée et transportée à Paris, sur le cours La Reine, la galerie devient la façade d'un hôtel particulier qu'il destine à sa maîtresse, l'actrice Melle Saint-Mars. Plusieurs rues entre la Seine et les Champs-Élysées doivent à cette œuvre Renaissance leur nom de personnages du XVIe siècle, comme François Ier, Bayard, Jean Goujon ou Montaigne. Lorsqu'en 1955 un promoteur immobilier l'acquiert pour disposer du terrain, obligation lui est faite par le vendeur, le comte d'Ussel, appuyé par l'administration des Beaux-Arts, de renvoyer les pierres à Moret-sur-Loing à ses frais. Celles-ci n'ont pu être replacées dans leur lieu d'origine, 40-42, rue Grande.

MORET SUR LOING

Eglise Notre Dame

Entreprise au tournant des XIIe et XIIIe siècles pour remplacer un édifice roman, cette église souvent considérée comme un élément majeur du gothique du nord de la Loire, présente une abside sans déambulatoire et un chœur inspiré de Notre-Dame de Paris. L'ample verrière rayonnante du transept révèle un art parvenu à son accomplissement au milieu du XIIIe siècle. Aucune innovation n'apparaît plus dans la nef construite au XIVe siècle. Une dernière travée et une façade du XVe siècle achèvent l'édifice, dominé au nord par un clocher élevé en même temps sur une souche romane. Sur la place Royale se dressent une croix hosannière et un autel.